Chroniques Ecarlates (02)

Déclaration de guerre

[Orgrimmar, à l’aube]

Thrall s’agita pensivement sur son trône.
Comment la situation avait-elle pu se dégrader à une telle vitesse ?

Le jour pointait à peine, mais le chef de guerre était debout depuis déjà bien longtemps, réveillé en pleine nuit par des rapports de plus en plus alarmants.

Azeroth ne répondait plus. Les messagers envoyés à Undercity et à Lune d’Argent n’étaient pas rentrés.
Pire encore, il semblait que les Réprouvés soient pris de folie. Tous les témoignages convergeaient sur ce point : les morts-vivants de la si fragile coalition de la Horde semblaient à présent se retourner contre leurs anciens camarades.

Les pensées de Thrall s’arrêtèrent un instant sur ses alliés.
Depuis l’arrivée des Elfes de Sang au sein de la Horde, il semblait que tout allait de mal en pis.
Dire que Sylvanas avait si lourdement insisté pour accueillir parmi eux ces anciens membres de l’Alliance…

S’était-elle trompée ?
Ou bien (et c’était ce qui préoccupait Thrall au plus haut point) : savait-elle parfaitement ce qu’elle faisait ?
Le fait que ni la capitale Réprouvée ni celle des Elfes ne réponde ne pouvait être une coïncidence.
La Dame Noire s’était-elle jouée d’eux tous ?

Du dehors, lui parvenaient les clameurs des habitants d’Orgrimmar, qui fourbissaient leurs armes, anticipant un siège qui ne manquerait pas d’arriver si les rumeurs de trahison qui couraient déjà s’avéraient exactes.

Thrall soupira.
Il espérait seulement que les forces de l’Alliance ne profiteraient pas de cette crise pour briser définitivement la fragile paix qui avait déjà bien du mal à se maintenir.
Il avait foi en la sagesse de Jaina Proudmoore pour ne pas déclencher une nouvelle guerre, mais elle était l’une des trop rares humaines à avoir une parole. Il avait payé pour le savoir.
Qu’aurait fait Doomhammer à sa place ? se demanda-t-il en posant un regard distrait sur le Marteau du Destin qui, appuyé sur le côté gauche du trône, resplendissait dans les rayons de soleil de l’aube naissante.

La porte s’ouvrit soudain avec fracas sur un vieux compagnon de Thrall, le tauren Fichtres. Le chef de guerre le regarda s’avancer rapidement, préoccupé.

« Cela se confirme, dit brièvement le vieux chaman. Les éclaireurs sont revenus et leurs informations se recoupent. Les morts-vivants se rassemblent.
- Où ? interrogea Thrall. En Azeroth ?
- Non, répondit Fichtres. Nous n’avons toujours aucune nouvelle de l’autre continent. Ce sont les Réprouvés présents en Kalimdor qui semblent s’organiser. D’après ce que nous savons, ils se massent au sud de Sillithus, et un deuxième groupe semble se former dans le désert de Tanaris. Je crains qu’il ne tente ensuite de marcher sur les Tarides… Puis sur Orgrimmar et Mulgore. Nous devons nous préparer à la guerre. Le vénérable Cairne prépare déjà mes frères à la défense de Thunderbluff.
- Tu as raison, admit le chef de guerre. Mais nous devons à tout prix savoir pourquoi ni Undercity ni Lune d’Argent ne répondent plus. Quelque chose de grave a dû arriver.
- Ou quelqu’un nous a trahi, répondit Fichtres, le regard sombre, se faisant sans le savoir l’écho des pensées de Thrall quelques instants auparavant.
- Convoque mes lieutenants, reprit Thrall après un instant, sans relever l’insinuation de son ami. Nous devons savoir ce qui se passe à Undercity… Et, au besoin, rapatrier ceux qui se trouvent en péril.
- Ne t’inquiète pas pour le vieux Vol’Jin, répondit Fichtres avec assurance. Il est bien trop roublard pour s’être fait coincer.
- Peut-être, rétorqua le chef de guerre. Mais il risque de se retrouver pris entre deux feux, avec les Réprouvés d’un côté, et… ceux qu’il était parti surveiller, de l’autre ».

Fichtres ne trouva rien à répondre au chaman orc. Bien qu’il s’en défendît, le vieux tauren était lui aussi fort inquiet. Les Réprouvés connaissaient parfaitement les rouages de la Horde, ses points forts… comme ses points faibles. Si elle s’avérait réelle, la trahison des morts-vivants serait une véritable catastrophe.
Le plus dur pour lui serait certainement d’affronter ses anciens alliés des Saigneurs Ecarlates. Il était bien placé pour savoir que les Réprouvés de sa propre guilde étaient bien trop dangereux pour être laissés en vie, s’ils avaient changé de camp.
Ses pensées s’arrêtèrent un instant sur Sheogorath. Le démoniste maudit (le Traître, comme l’appelaient les Réprouvés) était-il pour quelque chose dans ce qui arrivait ? Il avait disparu depuis la mort de Nefarian, et le monde ne s’en portait que mieux.
Mais qu’avait-il fait depuis ?

Beaucoup plus grave : les démonistes Réprouvés disposaient-ils tous à présent de la puissance de Sheogorath ? Ou d’Ivy ?
Le chaman songea à nouveau en frissonnant à la colossale déflagration que l’épouse de Farfadet avait libérée, se consumant elle-même en même temps que le monstre, tout en les épargnant. Si Yuggoth, Rochelle, Nasgule et les autres étaient également capables de déchaîner un tel cataclysme, leurs chances de victoire étaient minces.
Car une chose était sûre, les démonistes orcs n’étaient pas en mesure de rivaliser avec une telle puissance de feu. Même Gulzork, qui avait repris la tête du groupuscule démoniste de la Horde à Orgrimmar, ne pouvait générer une telle explosion, et ce n’était pas faute de s’entraîner (ce qui ne manquait pas, au passage, de l’inquiéter également). De ce que Fichtres avait pu en percevoir lorsqu’Ivy s’était sacrifiée, c’était Sylvanas elle-même qui avait conféré à la démoniste défunte le pouvoir hallucinant qui avait envoyé le Seigneur du Vol Noir en enfer…

Inutile d’en parler à Thrall avant d’être sûr.

D’ailleurs, se dit sombrement Fichtres, il avait la tête de quelqu’un qui est déjà au courant.

Avec ces inquiétantes pensées en tête, Fichtres s’inclina, et sortit rassembler les aides de Thrall, afin d’organiser la défense de ce qui serait certainement la plus difficile des guerres de la Horde.

Quelques minutes plus tard, les lieutenants de Thrall se présentèrent aux portes de la salle du trône.
Thrall regarda fièrement ses guerriers, braves parmi les braves, pour la plupart vieux compagnons d’infortune et d’aventures. Trolls, Orcs, Taurens, tous avaient immédiatement répondu à l’appel de leur seigneur de guerre.
L’un après l’autre, chacun prit place sur son siège, disposés en cercle dans la salle du commandement, dont le trône de Thrall était le nord.
Thrall observa un instant le siège vide du chef Vol’Jin, regrettant amèrement l’absence de son plus ancien camarade. Il fallait faire vite. Connaissant le Chasseur des Ombres, s’il ne donnait aucune nouvelle, c’est que cela lui était totalement impossible. Ce qui ne laissait rien augurer de bon…
Thrall regarda l’un après l’autre ses lieutenants. Avec un froncement de sourcils, il s’aperçut que le siège des Saigneurs Ecarlates n’était pas occupé par leur chef Farfadet, mais par un autre orc qu’il connaissait bien, frère d’armes de Farfadet, le guerrier Looping. Celui-ci, sombrement, rapporta que l’on était sans nouvelles du guerrier, qui n’était toujours pas rentré du Pic Blackrock.

Contretemps fâcheux. Un deuxième guerrier se trouvait donc bloqué en Azeroth. Néanmoins, il se trouvait suffisamment loin des terres de Lordaeron pour pouvoir revenir en Orgrimmar sans être inquiété. A moins qu’il n’ait la mauvaise idée de retourner se recueillir sur la tombe de sa défunte épouse à Brill…
Thrall savait que la femme de Farfadet, une démoniste Réprouvée du nom d’Ivy, avait péri lorsque les Saigneurs Ecarlates avaient remporté cette si brillante victoire contre le Seigneur du Vol Noir. Farfadet en était resté inconsolable. Thrall avait jugé bon de l’envoyer terminer, à la tête de quelques troupes, l’éradication des derniers vestiges du Vol Noir. Une façon pour lui de faire son deuil de celle qu’il avait aimée passionnément… Bien qu’elle fût déjà morte, à dire vrai.
Il espérait avoir fait le bon choix.
En ces heures sombres, il n’en était plus si sûr.

En quelques mots, Thrall fit à ses subordonnés un rapide point de la situation. La plupart étaient déjà au courant, leurs hommes ayant déjà été aux prises avec les Réprouvés devenus fous furieux. Ils étaient inquiets. Les Réprouvés constituaient à eux seuls un bon quart des effectifs de la nouvelle Horde, et deux des lieutenants étaient eux-mêmes manquants. Thrall réprima un frisson en songeant qu’ils se trouvaient sans doute en ce moment même à la tête de leurs nouveaux ennemis.
L’urgence consistait d’une part à défendre Orgrimmar et Thunderbluff, d’autre part à rallier Azeroth pour y découvrir la raison du silence d’Undercity et de Lune d’Argent. Au vu des importants mouvements des morts-vivants au sud du continent, il était impensable d’envoyer plus qu’une garnison en Azeroth à l’heure actuelle, sans plus de renseignements.
Un grand silence accueillit cette déclaration de Thrall. Quelle guilde pourrait, seule, s’aventurer en ce qui apparaissait maintenant comme terra incognita ?
Insensiblement, tous les regards se portèrent à cet instant vers Looping. Chacun avait en mémoire le fameux Jour du Vol Noir, et les célébrations du triomphe qui n’avaient pas cessé pendant plusieurs semaines après la victoire des Saigneurs Ecarlates sur Nefarian. Seuls des héros de cette trempe pouvaient réussir.
Calmement, Looping se leva, et acquiesça sans dire un mot. Le brave guerrier n’avait jamais été un fanatique des grands discours, préférant laisser parler ses actes pour lui. En l’occurrence, il connaissait la fraternité indéfectible qui unissait les membres de la guilde, et savait qu’eux tous se porteraient volontaires pour une telle mission suicide. Les Saigneurs Ecarlates, dès que l’alerte avait été donnée, s’étaient reformés comme si pas une heure ne s’était écoulée depuis la chute du Seigneur des Dragons Noirs.
Evidemment, les Réprouvés des Saigneurs Ecarlates manquaient à l’appel, mais ils n’étaient pas les seuls. Plusieurs de leurs compagnons n’avaient pas encore rejoint Orgrimmar. Looping espérait simplement que rien de grave n’était arrivé. Parmi les absents marquants, on comptait entre autres (hormis Farfadet) Palmy, Celestian, Osiatus et Vreshk, dont Looping savait qu’ils étaient déjà en Azeroth. Pour dire la vérité, songea Looping, le chasseur s’était lui-même proposé pour partir en éclaireur dès que les communications avec l’autre continent avaient été si subitement rompues. Pour les autres, il était malheureusement sans nouvelles.
Thrall, à l’énumération des membres des Saigneurs Ecarlates absents, réprima un mouvement de consternation. Il dut se forcer pour ne pas annoncer au brave guerrier que Celestian ne les rejoindrait plus jamais. En tant que chaman, au même titre que son vieux camarade Fichtres, ses sens étaient aiguisés par la communication avec les esprits ancestraux, et tous deux avaient senti l’âme de l’infortunée tauren se mêler à l’essence de la Terre Mère. Ils avaient compris avec tristesse que la mort l’avait emportée, mais le chef de guerre ne tenait pas à démoraliser ses troupes plus qu’elles ne l’étaient déjà. Il fallait absolument empêcher que d’autres victimes tombent sous les coups des Réprouvés.
« Il en sera donc ainsi, reprit Thrall d’une voix grave, pour clôturer la réunion. Les Saigneurs Ecarlates iront en Azeroth. Puissent les Dieux vous guider et vous mener au succès ». Ses mots résonnèrent dans le silence solennel qui s’était installé parmi les chefs de guerre.
Ils savaient tous que certains auraient peut-être quitté ce monde d’ici la prochaine lune.

Les chefs sortirent l’un après l’autre, mais Looping, sur un signe du Seigneur de la Horde, resta.
Thrall se leva, regardant pensivement par la fenêtre. Son visage était encore plus grave que quelques minutes auparavant.
« Le Chef Vol’Jin est en Azeroth, dit-il doucement.
- Que faisait-il là-bas ? interrogea Looping.
- Il était en mission secrète chez les elfes, répondit Thrall. D’importants mouvements ont été signalés chez… un de nos ennemis, reprit-il après une hésitation. Vol’Jin était sans doute le mieux placé pour se rendre compte de l’ampleur de la menace et…
- Ainsi, Osiatus avait raison, coupa doucement Looping, qui venait de comprendre où le chef de guerre voulait en venir. Zul’Jin est de retour. »

Thrall se tut, interloqué. Il pensait être l’un des seuls au courant du possible retour de celui qui avait mené la Deuxième guerre contre les elfes.

Thrall lui-même, n’ayant forgé qu’une alliance imparfaite avec la tribu Darkspear de Vol’Jin, ne pouvait mesurer complètement l’impact de la nouvelle du retour de Zul’Jin. Seul le Chasseur des Ombres savait à quel point la réputation de leur héros, le Fédérateur comme on le surnommait parfois, pourrait s’avérer dangereuse pour la fragile unité de la Horde, déjà fortement mise à mal par la trahison des Réprouvés.
Son père, le Vénérable Sen’Jin, lui avait souvent conté les nombreuses légendes qui couraient sur le Fédérateur depuis le début de la Deuxième Guerre.
Il était soi-disant capable d’appeler à lui des esprits des forêts si puissants que même les plus sages sorciers-docteurs des autres tribus s’étaient révélés incapables de les maîtriser. On disait de lui que, malgré la perte d’un bras et d’un œil, Zul’Jin était le plus puissant des guerriers Amani, capable de fendre en deux un ours d’un seul mouvement. A ce qu’on racontait, c’était même Zul’Jin lui-même qui s’était tranché le bras pour échapper à un groupe d’elfes qui l’avaient capturé et torturé.

Rusé, impitoyable, et doté d’un remarquable sens du commandement, Zul’Jin avait réussi là où tous les autres chefs trolls avaient échoué : conférer aux disparates tribus trolles une unité et un leader unique. Il avait pour cela habilement manœuvré en focalisant les instincts guerriers de son peuple sur les Hauts Elfes, envahisseurs venus de l’ouest qui menaçaient les territoires Amani. La cohésion de ses tribus en avait été renforcée, et pendant bien longtemps Trolls et Hauts Elfes se livrèrent une guerre sans merci.
Zul’Jin, sûr de sa puissance, avait dans un premier temps refusé de s’allier à Orgrim Doomhammer, le chef de guerre Orc, lors de la Deuxième Guerre. Mais il avait rapidement compris que l’alliance des Hauts Elfes aux forces des Humains serait fatale aux Trolls, une fois que l’Alliance en aurait fini avec les Orcs. Il avait donc fait entrer son peuple au sein de la Horde.
Malheureusement, des divergences de vue étaient rapidement apparues entre les deux chefs, notamment au sujet du sort réservé aux Hauts Elfes, et Zul’Jin et ses pairs avaient obstinément refusé de quitter Quel’Thalas tant que Lune d’Argent, la capitale des envahisseurs, serait encore debout.

Et puis… Au milieu des combats et de la défaite progressive de la Horde…
Zul’Jin avait disparu.

Et cette mystérieuse disparition, paradoxalement, avait encore renforcé le mystère et la renommée du héros Amani parmi ses congénères, depuis les féroces Amani jusqu’aux pacifiques Darkspear en passant par les sanguinaires Gurubashi. Tous les trolls savaient et espéraient qu’un jour, Zul’Jin reviendrait pour guider son peuple vers la victoire, pour qu’ils puissent enfin vivre en paix, leurs ennemis réduits à néant.

Oui, mais…

Vol’Jin, tout au long de sa vie, avait beau s’être donné le fier Zul’Jin comme modèle, sa récente alliance avec le Seigneur Thrall et les Orcs qui avaient sauvé sa tribu de l’extinction avait sensiblement changé son point de vue.
Le Chasseur des Ombres avait compris que la vision du plus grand héros troll restait égoïste, limitée et dénuée de toute vision de l’avenir. Zul’Jin n’avait finalement été poussé à l’action que par une seule chose : sa haine virulente des elfes, qui avaient quasiment éradiqué la totalité des trolls des forêts de Quel’Thalas.
Et même si beaucoup des trolls qui peuplaient à ce jour les territoires de la Horde partageaient avec leur ancien héros un ressentiment profond pour les habitants de Lune d’Argent, Vol’Jin, le premier, avait compris que le ralliement désespéré des Elfes de Sang (puisqu’ils se nommaient à présent ainsi) à la Horde changeait considérablement la donne, et qu’il était grand temps d’oublier les vieilles querelles entre leurs deux peuples.
Lorsqu’il avait fait part de son avis, en tant que leader des peuples trolls de la Horde, un tollé général avait secoué ses congénères, et sa popularité, jusque-là plutôt élevée, en avait pris un sacré coup. Vol’Jin était malgré tout resté le leader officiel des trolls de la Horde, mais plus par absence d’un opposant charismatique que par réel soutien de ses camarades à son encontre.

Lorsqu’il avait entendu parler pour la première fois de la rumeur du retour du chef historique des Amani, Vol’Jin avait immédiatement exposé son point de vue à Thrall, qui en était rapidement venu aux mêmes conclusions que lui : à savoir que si la haine de Zul’Jin pour les elfes ne s’était pas éteinte, il serait alors impossible d’intégrer le puissant guerrier au sein de la Horde.
En espérant qu’il n’amorce pas un mouvement séparatiste que beaucoup seraient tentés de suivre, aveuglés par la popularité du héros des trolls et par la vieille haine de ceux-ci pour les elfes. Elfes que l’on regardait déjà au sein de la coalition presque aussi bizarrement que les Réprouvés (avant que ces derniers ne se retournent contre Orgrimmar, bien entendu)…

Il était donc urgent pour Vol’Jin de prendre contact avec Zul’Jin, afin de s’assurer de ses intentions avant de prendre les mesures qui s’imposaient.
Thrall n’aimait pas cette idée, mais il savait déjà qu’il faudrait peut-être renvoyer le terrible guerrier là d’où il n’aurait jamais dû revenir…

L’unité de la Horde s’avérait avoir un prix fort élevé.

En même temps, songea Thrall en reprenant le fil de ses pensées, le connaissant, il n’était pas surprenant que Looping soit au courant.
Il avait beau le côtoyer depuis le donjon de Durnholde, il n’arrivait toujours pas à s’y faire.

Ni au fait qu’après tout ce temps, alors que le jeune Thrall était devenu un puissant combattant dans la force de l’âge…

Looping, lui, n’avait pas pris la moindre ride.

« C’est exact, reprit-il enfin, coupant court à ses réflexions. Du moins, nous le pensions. Vol’Jin devait mesurer l’ampleur de la menace et nous la rapporter. Je crains qu’il n’ait eu un sérieux problème…
- Sans doute lié à celui qui nous réunit ici, compléta le guerrier. Zul’Jin pourrait-il avoir… »

Le garde de faction à l’entrée de la salle du Conseil du Fort Grommash était, comme tout le monde à Orgrimmar, nerveux. Les rumeurs de guerre qui couraient dans la cité étaient loin d’être rassurantes.
Il avait vu les chefs de guerre sortir de leur audience avec Thrall, le visage sombre et fermé. Cela n’augurait rien de bon.

Il faisait partie des nombreux orcs qui n’avaient jamais été totalement favorables à l’intégration de ces damnés morts-vivants dans la Horde. Il semblait que les faits lui donnaient raison…
Même s’il aurait préféré avoir eu tort.

Avec un soupir, il pensa à sa femme, grosse de leur enfant. Si la guerre se confirmait, pourrait-il un jour tenir son fils dans ses bras ? Le verrait-il grandir, et devenir l’un des fiers guerriers de la Horde ?

Perdu dans ses pensées, l’orc ne vit pas l’ombre se glisser derrière lui.
Lorsque la dague se planta dans sa nuque, il s’effondra sans un bruit. Il était mort avant d’avoir touché le sol.

Trop facile, songea l’assassin en se désintéressant de sa victime.
Il avait épié toute la nuit les allées et venues autour du Fort Grommash. Sans boire, manger, ni dormir. Ni même respirer.
La non-vie avait décidément bien des avantages.

Il savait qu’il ne restait maintenant plus qu’un ennemi dans la pièce pour protéger Thrall.
Un orc.
Bien connu, d’ailleurs.

Mais…
Même Looping ne serait pas de taille face à lui, songea Ouch avec un sourire cruel.

Derrière lui, les deux corps inertes, celui du garde, et un peu plus loin, celui du puissant tauren Fichtres, en étaient la meilleure preuve.

[A SUIVRE…]

Invité

énorme

j'adore ta facon de te débarasser des afk bio en mode rp :p

sinon :

Citation :: Calmement, Looping se leva

FATAL ERROR

calme est antinomique avec looping!

t'aurais du mettre "looping se leva en hurlant TG"

fin bref^^

j'ai hâte d'apparaitre en tant que leader des chasseurs (apres avoir éliminé gorghotha) qui sauve toute la guilde avec une main dans le dos Smile